L'art du camouflage

Alors que l'on s'attendait à une guerre-éclair, la guerre de 1914-1918 s'enlise rapidement. Avec les tranchées, elle devient une guerre de position, où la survie dépend grandement du silence et de l'invisibilité des troupes.

Or, au début du conflit, les soldats français portent la tenue traditionnelle, tunique bleue et pantalon garance...

En 1914, plusieurs artistes français ont l'idée de dissimuler le matériel en peignant des formes irrégulières colorées sur des morceaux de toiles suspendues au-dessus des canons. Le camouflage est né. 
L'armée française crée le 12 février 1915 une section de camouflage, dirigée par Guirand de Scevola, promu lieutenant, utilisant notamment des peintres avant-gardistes, tels que Charles Dufresne, Roger de la Frenaye, Georges Braque, Dunoyer de Segonzac, Luc-Albert Moreau...
De 30 hommes en 1915, l'effectif de cette section passe à plus de 1 200 hommes et 8 000 femmes en 1918.

La reconnaissance aérienne oblige à trouve des moyens de dissimuler les gros objets, pièces d'artillerie, véhicules et bâtiments. Le camouflage devient un moyen offensif autant que défensif. 

Tandis que l'armée britannique fournit à ses tireurs de précision des vêtements ornés de dessins peints à la main, l'armée allemande crée un motif aux couleurs vives que ses soldats doivent peindre sur leurs casques d'acier.
Côté français, la tenue bleu horizon fait son apparition.

L'utilisation de dessins de camouflage sur les uniformes se répandra après 1920 avec l'invention des machines nécessaires à l'impression de dessins réguliers sur les tissus. 


Georges Braque, grièvement blessé en 1915, dut être trépané et ne put recommencer à peindre qu'en 1917.

Charles Dufresne, mobilisé en 1914, fut transféré à la section Camouflage après avoir été gravement atteint par les gaz.