Jules Louis CHAPUIS, le dernier Poilu du canton

21 décembre 1896, Saint-Julien Chapteuil

 

Matricule 225 classe 1916

Jules Louis CHAPUIS est incorporé au 40e Régiment d'Infanterie le 10 avril 1915. Il n'a pas encore 19 ans.

Sa fiche matricule indique : "Blessé par éclats d'obus le 31 août 1917 à l'Est de Maurepas. Pension définitive 60 %.
Cité à l'Ordre du Régiment le 1er juin 1919.

Croix de guerre étoile de vermeil.

Médaille militaire en 1928.


Dernier Poilu du canton, Jules Louis CHAPUIS reçoit la Légion d'Honneur en 1989, plus de 70 ans après la fin de la Grande Guerre.


Jules Romain, Auguste et Pierre Albert VINCENT

Ces trois frères ont combattu lors de la Première Guerre mondiale.

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Jules Romain VINCENT

Pour illustrer l'engagement des soldats durant la Grande Guerre, le Souvenir Français a voulu mettre à l'honneur, dans chaque département, un soldat tombé sur le champ de bataille.

Le sous-lieutenant Jules Romain VINCENT, Mort pour la France le 15 septembre 1918, a été choisi pour représenter l'ensemble des morts du département.

Le lundi 15 octobre 2018, les Honneurs lui ont été rendus au cimetière de Saint-Julien Chapteuil par les autorités civiles et militaires, en présence d'une foule nombreuse, et en présence des écoles et collèges de la commune.


Aux discours de Messieurs André FERRET maire, Georges MICHEL délégué du Souvenir Français pour la Haute-Loire, Yves ROUSSET préfet de Haute-Loire, a succédé le discours prononcé par Jean-Pierre MOREL, petit-neveu de Jules Romain VINCENT : 

Jules Romain VINCENT naît le 8 octobre 1890 à Saint-Julien Chapteuil. Il est le fils de Jules VINCENT, maréchal-ferrant à Saint-Julien Chapteuil, et de Marie RICHAUD. Il est le deuxième enfant d'une fratrie de six. 

Il fait sa scolarité à Saint-Julien Chapteuil et est nommé instituteur le 27 juin 1907, à l'âge de 17 ans. 

A 19 ans, le 29 septembre 1909, il est engagé volontaire pour le 10e Régiment de Chasseurs à cheval.

Il participe à la campagne d'Algérie de mars 1911 à octobre 1911, à la campagne du Maroc d'août 1912 à janvier 1913.

Le 11 mars 1913, il est réformé numéro 2 pour maladie, tuberculose pulmonaire.


Il reprend son métier d'instituteur au village de Chanteloube, village qui appartient à la commune de Chaudeyrolles.

Jules n'est pas mobilisé en août 1914, à cause de sa réforme pour maladie, mais il est déclaré "bon pour le service" le 16 octobre 1914.

Il rallie alors son régiment, le 6e Régiment d'Infanterie Coloniale, caserné à Lyon, à compter du 28 novembre 1914.

Il participe à plusieurs campagnes : Argonne, Champagne, Marne, Verdun.

Il est nommé Caporal le 26 mars 1915. Il est blessé le 27 juillet 1915 et le 25 septembre 1915.

Il est nommé Sergent le 21 août 1915.

Il est cité à l'Ordre du Régiment le 25 septembre 1916, avec la citation suivante : "Au front depuis janvier 1915 a pris part à tous les combats d'Argonne et de Champagne, a donné le meilleur exemple à sa section pendant les journées des 4 et 5 septembre 1916."

Promu au grade de Sous-Lieutenant le 11 novembre 1917, il rejoint le 17 janvier 1918 l'Armée d'Orient au sein du 56e Régiment d'Infanterie Coloniale.

Le 3 février 1918, le régiment se trouve dans la région de Monastir, aujourd'hui Bitola, en Macédoine.

Le 56e Régiment d'Infanterie Coloniale est dissout ; il passe au 96e Bataillon de Tirailleurs Sénégalais le 25 août 1918.

Lors de l'offensive du 15 septembre 1918 dans la région de Dobropolje, percée du front d'Orient, à 5 heures 30, le Sous-lieutenant VINCENT participe à l'assaut des positions germano-bulgares.

Il est tué à l'ennemi lors d'une contre-attaque, blessure par balle, à 11 heures, sur la position de Kravitza, à l'âge de 28 ans.
A 11 heures 30 l'ennemi est repoussé, fuit en déroute, poursuivi par les Serbes et les Yougoslaves.

Le 29 septembre 1918 est signé le premier Armistice de la guerre de 1914 entre les Alliés et la Bulgarie.

Le 23 juin 1920, par décret présidentiel, la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur a été attribuée à la mémoire du Sous-lieutenant VINCENT Jules, avec la citation suivante : "Vaillant officier qui s'est signalé au cours des combats en Argonne et en Champagne en 1916. A brillamment entraîné sa section à l'assaut d'une position formidablement organisés. A été glorieusement tué au cours de l'action."

Le Sous-lieutenant VINCENT était le fils aîné de la famille VINCENT, qui avait eu son deuxième fils Auguste VINCENT Mort pour la France le 11 décembre 1914, à l'âge de 22 ans.

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Auguste VINCENT

 

21 avril 1892, Saint-Julien Chapteuil

11 décembre 1914, Ourches (Meuse)

 

Matricule 2095 classe 1912

Campagne contre l'Allemagne

du 2 août 1914

au 10 décembre 1914

 

Infirmier militaire


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Pierre Albert VINCENT

Maréchal-ferrant

 

1er février 1894, Saint-Julien Chapteuil

 

Campagne contre l'Allemagne

du 4 septembre 1914

au 2 avril 1919

 

Croix de Guerre étoile d'argent



Jean Jacques REYMOND

Mon arrière-grand-père du Fraisse

Patricia, arrière-petite-fille d'un ancien combattant, témoigne du difficile retour des soldats.

Mon arrière-grand-père, le père de mon grand-mère maternel, était Jean Jacques REYMOND, du Fraisse.

Dans la famille, le deuxième prénom était celui d'usage : on l'appelait donc Jacques.

Jean "Jacques" est né le 1er avril 1877 à Bourgeneuf. Il est le troisième enfant de Louis Reymond et Marie Annette Grand, cultivateurs.

En 1902, Jacques épouse sa cousine germaine Maria Antonia Richaud, de cinq années sa cadette.


Le jeune couple s'installe au Fraisse, dans la première maison située à droite, au bord de la route quand on entre dans le hameau. Puis ils font construire leur maison, juste en face, à gauche de la route. 

Ils sont parents de trois enfants lorsque Jacques est mobilisé en août 1914 : Simon Jean Louis âgé de 12 ans, Alphonse "Simon" 2 ans, et Jean Marcel, né le 11 février 1914 (mon grand-père, précise Patricia). Une petite fille naîtra après la guerre.


Maman et ses soeurs se rappellent d'un grand-père un peu perdu, qui ne savait pas toujours quand il fallait rentrer du pâturage avec les bêtes. Alors, on allait le chercher... Jacques était un grand-père gentil, mais un peu absent...

J'avais vingt ans quand mon grand-père Marcel est décédé (le troisième enfant de Jean Jacques Reymond), et je ne m'intéressais pas encore à la généalogie, ni à l'histoire de notre famille. Nous n'avons pas eu de conversation au sujet de Jacques, son père. J'ai commencé mes recherches bien après...

Mobilisé dès le 4 août 1914 au 101e Régiment Territorial d'Infaterie, Jacques est nommé caporal le 30 septembre 1914.

- Théoriquement, l'armée territoriale ne devait pas être engagée en première ligne. Au fil des mois, les régiments territoriaux s'y retrouvent. C'est ainsi que le 110e RIT s'est retrouvé sur le front de Verdun, où il subit des pertes sévères dans le secteur de Douaumont. -


- Extraits du JMO du 101e RIT - (Source = Mémoire des Hommes)

Le 31 août 1916, Jacques est évacué de Verdun et dirigé sur Bar-le-Duc. 

Le 6 septembre, il est transféré à l'hôpital militaire temporaire n° 68 à Châtel-Guyon, puis au 65. Il est atteint de "paratyphoïde à forme sévère et de troubles mentaux". Il présente des "troubles énormes de la mémoire, une confusion mentale avec désorientation, une inertie consécutivement aux fatigues et obligations du service pendant la campagne".


Il est alors réformé temporairement, avant d'être affecté au 38e Régiment d'Infanterie, du 25 juin 1917 au 2 avril 1918.

 

D'après son registre matricule, Jean Jacques Reymond (matricule 1553 classe 1902) a donc participé à la Campagne contre l'Allemagne du 4 août 1914 au 20 février 1917, puis du 25 juin 1917 au 2 avril 1918. 

Antonia et Jacques

vers 1945


Les archives familiales renferment des documents concernant des pensions militaires, mais rien de plus. J'en reste donc là, avec l'image d'un arrière-grand-père "gentil mais un peu absent", jusqu'en 2014, quand je découvre un reportage sur France 3 : "Quand la guerre rend fou", documentaire de Jean-Yves Le Naour.

Et là, je comprends ce qui est arrivé à mon arrière-grand-père Jacques. 
Je comprends également pourquoi il n'était pas "considéré" par son épouse, et peut-être aussi pourquoi la famille trouvait Antonia "très dure". 

Son mari Jacques est rentré sans la moindre blessure apparente. 

Mais il n'a plus jamais été comme il était avant la guerre...

Il n'était pas un "blessé héroïque", mais il n'était pas non plus un homme qui pouvait reprendre sa place dans la société comme il l'occupait avant le conflit.  
J'ai par exemple entendu dire qu'Antonia l'avait réprimandé car il s'était "fait avoir sur un prix au marché de Saint-Julien".

Par rapport aux femmes qui avaient perdu un mari ou un fils à la guerre, par rapport à celles dont l'époux ou le fils était désormais mutilé, Antonia ne pouvait pas se plaindre... le sien était revenu, et revenu "physiquement entier".

Pour moi, ce documentaire de Jean-Yves Le Naour, "Quand la guerre rend fou", a réhabilité mon arrière-grand-père. Cela m'a beaucoup émue, cela m'a permis de poser un autre regard sur mon arrière-grand-mère Antonia, d'observer ses réactions avec plus de compassion.

La guerre de 14-18 a eu d'énormes répercussions sur toutes les famille et sur les générations qui ont suivi. 
Marcel, mon grand-père né en 1914, quelques mois à peine avant le départ de Jacques, n'a jamais connu son père valide.

 

1er avril 1877,

Saint-Julien Chapteuil

28 décembre 1949,

Saint-Julien Chapteuil

 

Matricule 1553 classe 1902

Campagne contre l'Allemagne

du 4 août 1914 au 20 février 1917

et du 25 juin 1917 au 2 avril 1918



Gustave François ASTIER

cultivateur

 

1er août 1890, Saint-Julien Chapteuil

3 septembre 1918, Trébeurden

 

Matricule 1820 classe 1910

Campagne contre l'Allemagne

du 27 novembre 1914

au 3 septembre 1918

 


A l'occasion des commémorations du centenaire de l'Armistice, la municipalité de Saint-Julien Chapteuil a été contactée par celle de Trébeurden, station balnéaire des Côtes d'Armor, où l'Hôpital complémentaire n° 99 était installé pendant la Grande Guerre, et où furent soignés près de 3 000 soldats.

Le 1er novembre 2018, au cours d'une cérémonie organisée par le Souvenir Français, la commune de Trébeurden a rendu hommage aux 61 soldats de la Première Guerre mondiale soignés et morts à l'Hôpital complémentaire n° 99, et inhumés dans le cimetière communal. Un petit pot de terre natale de chacun de ces soldats a été versé par les enfants de l'école primaire sur leurs sépultures.

Gustave François ASTIER repose dans la tombe 48 du carré militaire.
La terre de Saint-Julien Chapteuil a donc été symboliquement versée sur sa tombe, et un drapeau tricolore planté au pied de sa croix.


Pierre Casimir BERTRAND

cultivateur

 

5 décembre 1880, Saint-Front

13 mai 1916, Barrenkopf, Haut-Rhin

 

 

Matricule 1664 classe 1900

Campagne contre l'Allemagne

du 4 août 1914

au 13 mai 1916

 

 

Pierre Casimir BERTRAND est inscrit sur deux Monuments aux Morts : Saint-Front et Saint-Julien Chapteuil.

 

Il repose à la nécropole nationale du Wettstein, tombe 2045. 



Jean-Marie CHEVALIER

agriculteur

 

21 mars 1894, Saint-Germain-Laprade

11 avril 1957, Saint-Julien Chapteuil

 

Marié le 17 août 1920

avec Maria Antoinette GRAND

 

Matricule 159 classe 1914

Campagne contre l'Allemagne

du 6 septembre 1914

au 7 septembre 1919



Pierre MOULIN

cultivateur

 

12 avril 1874, Queyrières

31 mai 1916, Montzeville, Meuse

 

Marié le 24 août 1901

avec Marie Mathilde MALEYSSON


 

Matricule 2092 classe 1894

Campagne contre l'Allemagne

du 14 août 1914

au 31 mai 1916

 

Nécropole nationale Esnes-en-Argonne

Tombe 1806



Lucien Adolphe THONAT

Instituteur, puis directeur de l'école de garçons jusqu'en 1936

 

13 novembre 1886, Auteyrac

12 mars 1955,

Saint-Julien Chapteuil

 

Marié le 7 août 1909 à Saint-Julien Chapteuil

avec Mariette Philomène Claire Colombet, institutrice

 

Debout, de gauche à droite : 

M. Jacques Richier, Mme Chanal, Melle Dallant,

Mme et M. Lucien Thonat

Assis : Mme et M. Jacques Colombet (ses beaux-parents)


Campagne contre l'Allemagne

du 4 août 1914

au 11 mars 1919

 

Parti sergent au 86e R.I.

Adjudant le 4 juillet 1915

Sous-lieutenant le 15 avril 1916

Lieutenant le 15 avril 1918

 

Citation à l'Ordre du bataillon le 4 mars 1917

Citation à l'Ordre de la Division

le 23 novembre 1918

Croix de Guerre étoiles argent et bronze

Chevalier de la Légion d'Honneur

 

Gazé le 18 novembre 1917 (hypérite)

 

Pension temporaire 20% pour "emphysème pulmonaire" (décision 23 décembre 1930)

Pension temporaire 30% pour "sclérose pulmonaire dyspnée" (décision 6 décembre 1934)

Pension définitive 30% pour "sclérose des sommets pulmonaires, dyspnée, amaigrissement marqué, crises asthmatiformes, tachycardie, état général médiocre" (21 septembre 1937)



Henri Auguste VERNET

cultivateur

 

11 août 1885, Fay-le-Froid

31 décembre 1915, Bourg-de-Péage

 

Matricule 2203 classe 1905

Campagne contre l'Allemagne

du 23 février 1915

au 31 décembre 1915

 

 

 

Henri Auguste VERNET repose au carré militaire du cimetière de Bourg-de-Péage.